Visiter la Mauritanie : itinéraires, conseils et incontournables

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La Mauritanie, franchement, c’est un pays qu’on ne voit pas souvent dans les guides de voyage classiques. Coincée entre le Sahara et l’Atlantique, cette destination d’Afrique du Nord-Ouest reste encore méconnue du grand public. Pourtant, visiter la Mauritanie, c’est se plonger dans des paysages lunaires, croiser des villages de pêcheurs hors du temps, bivouaquer sous un ciel étoilé sans pollution lumineuse, et rencontrer des gens d’une générosité déconcertante. Dans cet article, je partage mes conseils pour organiser votre voyage : où aller, quand partir, comment se déplacer, et surtout, pourquoi ce pays mérite vraiment le détour.

Pourquoi visiter la Mauritanie ?

Je vais être direct : la Mauritanie, c’est pas pour tout le monde. Si vous cherchez une destination avec des resorts tout confort, des infrastructures touristiques bien rodées et des excursions clé en main, passez votre chemin. Par contre, si vous aimez les voyages authentiques, loin du tourisme de masse, alors là, vous êtes au bon endroit.

Ce qui m’a frappé en arrivant, c’est cette sensation d’être vraiment ailleurs. Le désert de l’Adrar avec ses dunes qui changent de forme au gré des vents, les villages comme Chinguetti figés dans le temps, les plateaux rocheux qui donnent l’impression de rouler sur Mars… Et puis il y a le Banc d’Arguin, ce parc national classé UNESCO où des milliers d’oiseaux migrateurs viennent se poser chaque hiver. J’y ai vu des pélicans, des flamants roses, des aigrettes, dans un décor de lagunes turquoise et de dunes blanches.

Mais ce qui rend ce pays vraiment spécial, c’est l’accueil. J’ai rarement croisé des gens aussi généreux. À Iwik, un village de pêcheurs perdu au milieu du Banc d’Arguin, j’ai été invité à boire le thé chez Zidane, le chef du village. On a discuté pendant des heures, il m’a offert du poisson frais, et m’a même proposé de rester manger avec sa famille. Ce genre de rencontre, tu l’oublies pas.

Bon à savoir : La Mauritanie a longtemps eu mauvaise réputation côté sécurité, mais la situation s’est nettement améliorée ces dernières années. Ça reste un pays stable, même s’il faut éviter certaines zones frontalières (Mali, Algérie). Consultez toujours le site France Diplomatie avant de partir pour avoir les infos à jour.

Où aller en Mauritanie ?

Difficile de tout voir en un seul voyage, surtout si vous avez que deux ou trois semaines. Voici mes coups de cœur, ceux que je conseillerais en priorité si vous débarquez pour la première fois.

Le désert de l’Adrar et Chinguetti

Le désert de l’Adrar, c’est LE passage obligé. Paysages incroyables, dunes orangées, plateaux noirs, oasis perdues… Bref, tout ce qu’on imagine quand on pense au Sahara. Chinguetti, c’est la perle de la région. Cette ville historique, 7e ville sainte de l’Islam, abrite des bibliothèques anciennes avec des manuscrits du Moyen Âge. L’architecture en pierre, les ruelles étroites, le minaret carré de la mosquée… franchement, ça vaut le détour.

L’accès se fait depuis Atar, la ville principale de la région. Prévoyez un 4×4, la piste est sableuse et parfois bien défoncée. Si vous êtes pas hyper à l’aise en conduite tout-terrain, je vous conseille de partir avec un guide local. Ça vous évitera de vous retrouver coincé dans le sable à 50 km du premier village.

Le Banc d’Arguin

Le Banc d’Arguin, c’est un parc national classé UNESCO, et pour cause. C’est l’un des plus grands sanctuaires d’oiseaux migrateurs au monde. Entre novembre et mars, des millions d’oiseaux venus d’Europe viennent y passer l’hiver. Pélicans, flamants roses, cormorans, hérons… le spectacle est juste dingue.

Les villages de pêcheurs comme Iwik et Arkeiss valent aussi le coup. Ce sont de petits hameaux isolés, accessibles uniquement en 4×4 par des pistes bien sableuses. Là-bas, pas d’eau courante, pas d’électricité, juste des cases en tôle et des barques colorées qui partent à l’aube. L’ambiance est hors du temps.

Attention, l’accès au parc est réglementé. Il faut un permis, et il est fortement conseillé de dormir dans les campings des villages (bivouac sauvage toléré dans certaines zones seulement). Niveau logistique, c’est un peu sportif, mais ça en vaut vraiment la peine.

Nouakchott et la côte

Nouakchott, la capitale, c’est pas la destination la plus charmante du pays, on va se le dire. Mais c’est une étape quasi incontournable pour faire des courses, trouver un garage si vous avez un souci mécanique, ou tout simplement vous réapprovisionner avant de repartir vers le désert. Le marché Capitale est sympa pour chiner des objets artisanaux, des théières en laiton, des tissus locaux. Le port de pêche vaut aussi le détour, surtout au retour des bateaux en fin d’après-midi. L’ambiance est animée, les étals débordent de poissons frais.

Les plages autour de la ville sont agréables si vous avez besoin de souffler un peu après des jours de piste. Rien d’extraordinaire, mais c’est reposant et peu fréquenté.

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Autres incontournables

Atar est la porte d’entrée du désert de l’Adrar. Ville étape, elle permet de faire le plein d’essence, de provisions, et de trouver un guide si besoin. Le marché local est coloré, authentique, sans le côté touristique.

Ouadane, c’est un village en ruines classé au patrimoine UNESCO. L’atmosphère y est presque mystique. Les vieilles maisons en pierre, les manuscrits conservés dans les familles, les récits des anciens… on sent le poids de l’histoire.

La Structure de Richat, surnommée « l’œil de l’Afrique », c’est une formation géologique unique visible depuis l’espace. Sur place, l’effet est moins spectaculaire, mais si vous avez un drone, les images sont dingues.

Enfin, l’oasis de Terjit est une petite merveille cachée dans les montagnes. Sources d’eau chaude, palmiers, tranquillité absolue… un vrai havre de paix après des jours de désert.

Destination Temps de visite recommandé Difficulté d’accès Points d’intérêt principaux
Chinguetti 2-3 jours Moyenne (piste) Mosquée, bibliothèques, dunes
Banc d’Arguin 2-4 jours Difficile (4×4 obligatoire) Oiseaux, villages de pêcheurs, plages
Nouakchott 1-2 jours Facile (route goudronnée) Marchés, port, vie urbaine
Atar 1 jour Moyenne Marché, point de départ désert
Ouadane 1-2 jours Difficile Ruines, patrimoine UNESCO
Structure de Richat Demi-journée Difficile (guidé) Formation géologique unique

Quand partir en Mauritanie ?

Question essentielle, surtout quand on parle d’un pays désertique. La Mauritanie, c’est simple : soit il fait très chaud, soit il fait chaud. Mais y’a quand même des périodes plus agréables que d’autres.

La meilleure période pour visiter la Mauritanie, c’est clairement entre novembre et mars. Les températures sont supportables, autour de 20-30°C en journée, avec des nuits parfois fraîches dans le désert (pensez à prendre un bon duvet). C’est aussi la saison où les oiseaux migrateurs investissent le Banc d’Arguin, donc si vous voulez profiter de ce spectacle, foncez entre décembre et février.

À l’inverse, évitez absolument l’été (juin à septembre). On monte facilement à 45°C à l’ombre, les vents de sable sont fréquents, et franchement, c’est juste invivable. J’ai croisé des voyageurs qui avaient tenté l’aventure en juillet… ils ont pas tenu une semaine.

Mon conseil perso ? Privilégiez décembre ou janvier. C’est le moment idéal : climat agréable, ciel dégagé, et vous aurez des nuits sous les étoiles absolument incroyables.

Comment préparer son voyage ?

La Mauritanie, c’est pas le genre de destination où vous pouvez débarquer sans un minimum de préparation. Voici ce qu’il faut absolument anticiper.

Formalités d’entrée

Depuis janvier 2025, le visa mauritanien se fait obligatoirement en ligne avant votre arrivée. Fini le temps où on pouvait l’obtenir à la frontière. Vous devez passer par le site officiel du gouvernement mauritanien pour faire votre demande d’e-visa. Comptez quelques jours de délai, donc ne vous y prenez pas la veille du départ.

Votre passeport doit être valide au moins 6 mois après la date de retour prévue. Et honnêtement, je vous conseille vivement de souscrire à une assurance voyage qui couvre le rapatriement. On sait jamais ce qui peut arriver, et les infrastructures médicales sur place sont… comment dire… rudimentaires.

Santé et sécurité

Côté vaccins, rien d’obligatoire en théorie, mais plusieurs sont fortement recommandés : fièvre jaune, hépatites A et B, typhoïde. Consultez un médecin spécialisé en médecine du voyage avant de partir, il saura vous orienter selon votre parcours et votre état de santé.

Sur place, ne buvez jamais l’eau du robinet. Eau en bouteille uniquement, même pour vous brosser les dents. J’ai vu trop de voyageurs cloués au lit avec des turistas carabinées pour avoir fait l’impasse sur cette règle de base.

Niveau sécurité, consultez régulièrement le site France Diplomatie. Certaines zones sont déconseillées, notamment les frontières avec le Mali et l’Algérie. Le reste du pays est globalement sûr, mais restez vigilant, surtout dans les grandes villes.

Équipement à prévoir

Si vous comptez visiter la Mauritanie dans de bonnes conditions, y’a quelques indispensables à glisser dans vos bagages. Des vêtements légers mais couvrants (respect de la culture locale oblige), une bonne protection solaire (crème SPF 50, chapeau à larges bords, lunettes de soleil de qualité), un sac de couchage si vous prévoyez du bivouac, et surtout, une application GPS comme maps.me téléchargée en mode hors-ligne. Le réseau est quasi inexistant en dehors des villes, donc vous serez bien content de l’avoir.

Ce que j’aurais aimé savoir avant : Prévoyez du cash en euros ou en ouguiyas (la monnaie locale). Les distributeurs sont rares hors de Nouakchott, et beaucoup d’endroits n’acceptent pas les cartes bancaires. J’ai galéré à Atar parce que j’avais pas anticipé ça. Autre conseil : emportez une lampe frontale. Entre les coupures d’électricité et les bivouacs, vous allez vite comprendre pourquoi.

Combien coûte un voyage en Mauritanie ?

La Mauritanie, c’est pas une destination particulièrement chère, mais la logistique peut vite faire grimper la note. Tout dépend de votre mode de voyage.

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En moyenne, comptez entre 30 et 50 € par jour et par personne si vous voyagez en mode routard (hébergement simple, nourriture locale, transports basiques). Mais attention, ce budget n’inclut pas la location d’un 4×4, qui est souvent indispensable pour explorer le pays correctement.

Voici un détail des principaux postes de dépenses :

  • Location d’un 4×4 : entre 50 et 100 € par jour selon le modèle et la saison. Si vous arrivez avec votre propre véhicule (ce que font beaucoup de voyageurs en van ou camping-car), vous économisez ce poste.
  • Essence : environ 1 € le litre. Les distances sont longues, donc prévoyez large.
  • Hébergement : de 10 à 30 € la nuit selon le standing. Les auberges et campings dans les villages du désert sont basiques mais corrects.
  • Repas : entre 3 et 8 € dans les petits restaurants locaux. Le riz-poisson est le plat national, c’est copieux et délicieux.
  • Guide local : comptez 30 à 50 € par jour si vous en prenez un pour le désert de l’Adrar ou le Banc d’Arguin. C’est pas obligatoire, mais franchement, ça peut vous sauver la mise.

Un dernier conseil : prévoyez toujours du cash. Les euros sont facilement échangeables à Nouakchott ou Atar, mais une fois dans le désert, vous aurez besoin d’ouguiyas pour payer l’essence, les campings, les guides… Et comme je l’ai dit plus haut, les distributeurs, c’est pas la norme hors de la capitale.

Comment se déplacer sur place ?

Bon, je vais pas vous mentir : se déplacer en Mauritanie, c’est pas une partie de plaisir si vous êtes habitué aux routes européennes bien balisées. Mais c’est justement ce côté aventure qui fait le charme du pays.

Le 4×4, c’est vraiment l’indispensable. Que vous louiez un véhicule à Nouakchott ou Atar, ou que vous arriviez avec le vôtre (comme beaucoup de voyageurs en van aménagé), vous allez vite comprendre pourquoi. Les pistes sont sableuses, défoncées, parfois inexistantes. Entre le Banc d’Arguin, les dunes de l’Adrar et les plateaux rocailleux, un véhicule classique ne tiendra pas la route. Littéralement.

Les transports en commun, ils existent, mais c’est vraiment pas l’idéal. Vous avez des bush taxis qui circulent entre les grandes villes, mais c’est inconfortable, lent, et pas toujours fiable. Si vous voulez explorer les endroits les plus intéressants du pays, oubliez cette option.

L’alternative, c’est de partir avec un guide ou un tour-opérateur spécialisé. C’est une solution clé en main qui peut rassurer si vous êtes pas à l’aise avec la conduite en tout-terrain ou si c’est votre premier voyage en Afrique. Si vous cherchez une agence de voyage pour la Mauritanie, renseignez-vous bien sur les itinéraires proposés et les conditions du circuit.

Quelques conseils pratiques si vous partez en autonomie : emportez des plaques de désensablage et un compresseur pour regonfler vos pneus après les passages sableux. Partez toujours à deux véhicules minimum dans le désert, c’est une règle de sécurité de base. Et respectez les pistes balisées, surtout dans les parcs nationaux comme le Banc d’Arguin où la réglementation est stricte.

Mon expérience perso : À Nouakchott, la conduite, c’est… comment dire… le Far West. Les gens arrivent de partout, doublent n’importe comment, les feux rouges sont plus des suggestions qu’autre chose. J’ai vu des voitures sans rétro, sans phares, avec des chargements improbables sur le toit. Si vous êtes anxieux au volant, laissez conduire quelqu’un d’autre, sérieusement. Mais une fois sorti de la capitale, c’est beaucoup plus tranquille. Sur les pistes, le seul risque, c’est de croiser un chameau ou un dromadaire qui traverse sans prévenir.

Visiter la Mauritanie, c’est clairement pas un voyage comme les autres. C’est brut, authentique, parfois compliqué, mais c’est justement ça qui en fait une expérience unique. Les paysages du désert de l’Adrar, les milliers d’oiseaux du Banc d’Arguin, les villages perdus comme Chinguetti ou Iwik, l’accueil incroyable des habitants… Franchement, c’est un pays qui mérite le détour.

Bien sûr, faut accepter de sortir de sa zone de confort. Prévoir son visa en ligne, se renseigner sur la sécurité via France Diplomatie, louer un 4×4 fiable, emporter du matos adapté (GPS hors-ligne, plaques de désensablage, duvet pour les nuits fraîches), et surtout, garder l’esprit ouvert. C’est pas le genre de destination où tout est prévu d’avance. Il y aura des imprévus, des galères mécaniques, des pistes plus compliquées que prévu. Mais c’est aussi ça, l’aventure.

Si vous hésitez encore, je vous dirais juste ça : la Mauritanie, c’est un de ces rares pays où vous pouvez encore ressentir cette sensation de découvrir un territoire vierge, loin du tourisme de masse. Alors oui, faut s’organiser, faut être prêt à lâcher un peu de confort, mais croyez-moi, une fois sur place, vous comprendrez pourquoi ça vaut vraiment le coup de casser les préjugés et de tenter l’expérience.

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Léo Martel

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